- spécialisation
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• 1830; de spécialiser1 ♦ Action, fait de (se) spécialiser. Spécialisation des fonctions d'un organe.♢ Spécialt Action, fait de se spécialiser dans un domaine de la connaissance. « Cette spécialisation tend [...] à isoler les unes des autres des catégories de chercheurs » (Broglie). — Spécialisation du sens d'un mot. ⇒ limitation.2 ♦ Formation qui permet d'acquérir des connaissances particulières. Faire une spécialisation en droit international. — Il a une spécialisation en gestion.spécialisationn. f. Action, fait de spécialiser, de se spécialiser. La spécialisation industrielle.⇒SPÉCIALISATION, subst. fém.Fait de spécialiser ou de se spécialiser.A. — [La spécialisation concerne un inanimé] Fait de s'exercer, d'évoluer dans un champ, dans un domaine particulier. Spécialisation des productions. La spécialisation excessive d'une faculté aboutit au néant (BAUDEL., Art romant., École païenne, 1852, p. 423). Mais comme trompette et quatuor sont reconnaissables et répondent à des références, la partition peut encore se présenter sous la forme classique, à condition de bien apercevoir que l'élément vertical-horizontal ne correspond plus à la spécialisation harmonie-contrepoint (SCHAEFFER, Rech. mus. concr., 1952, p. 85).— ÉCON., FISC.♦ ,,Technique budgétaire par laquelle on affecte certaines recettes à des dépenses déterminées`` (BAUDHUIN 1968).♦ Spécialisation tarifaire. ,,Individualisation d'un produit dans la nomenclature douanière`` (BERN.-COLLI Extr. 1976).B. — [La spécialisation concerne un animé] Fait de privilégier dans les activités humaines un secteur particulier par souci d'approfondissement, de maîtrise, de perfection. Spécialisation dans une branche, dans une discipline. Ô dégoût! Qui ruinera pour toujours cette odieuse spécialisation. Être ceci et non point cela, être défini comme un triangle, immatriculé comme un sergent de ville, être spécialiste (RIVIÈRE, Corresp. [avec Alain-Fournier], 1906, p. 350). C'était un de ces hommes qui, en dehors d'une carrière scientifique où ils ont d'ailleurs brillamment réussi, possèdent une culture toute différente, littéraire, artistique, que leur spécialisation professionnelle n'utilise pas et dont profite leur conversation (PROUST, Swann, 1913, p. 67).Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1825 « le fait de se cantonner dans une certaine branche d'études » (COMTE, Opuscules de Philos. soc., 4e opuscule, nov., Paris, Leroux, 1883, p. 210). Dér. de spécialiser; suff. -(a)tion. Fréq. abs. littér.: 88. Bbg. CHOUL (J.-Cl.). La Méth. du discours. Meta. 1979, t. 24, p. 340. — MULLER (Ch.). Fréq. des mots et stat. lex. Fr. mod. 1978, t. 46, p. 4.spécialisation [spesjalizɑsjɔ̃] n. f.❖1 Action de (se) spécialiser. || Spécialisation du sens d'un mot (⇒ Limitation), des fonctions d'un organe. Écon. polit. || Spécialisation de l'industrie : fait pour une industrie de se cantonner, pour une plus grande efficacité, dans une branche déterminée de la production. || Spécialisation et intégration dans l'industrie moderne. — Spécialisation d'une personne dans un travail (→ Division du travail), une étude (→ Prov. « Chacun son métier, les vaches seront bien gardées »). || Spécialisation précoce, tardive (dans le cours des études).1 Le véritable moyen d'arrêter l'influence délétère dont l'avenir intellectuel semble menacé, par suite d'une trop grande spécialisation des recherches individuelles, ne saurait être, évidemment, de revenir à cette antique confusion de travaux (…) Il consiste au contraire, dans le perfectionnement de la division du travail elle-même. Il suffit, en effet, de faire de l'étude des généralités scientifiques une grande spécialité de plus.A. Comte, Cours de philosophie positive, 1re leçon, II.2 Absolt. || La spécialisation : fait lié à l'accroissement constant des connaissances, par lequel les intellectuels et les techniciens sont obligés de se cantonner dans une branche restreinte pour la posséder à fond et la faire progresser. ⇒ Spécialiste, spécialité (→ Encyclopédiste, cit. 4). || Spécialisation et culture.2 La multiplicité et la complexité de plus en plus grandes des diverses branches de la science et de la technique ont nécessité une spécialisation de plus en plus marquée et, dans tous les domaines, cette spécialisation tend à disjoindre des activités qui étaient longtemps restées unies et à isoler les unes des autres des catégories de chercheurs qui avaient longtemps et fructueusement collaboré. Alors se pose devant nous l'importante question de savoir si des efforts ne doivent pas être faits pour maintenir en relations étroites la science pure et la science appliquée, pour les empêcher de s'éloigner l'une de l'autre (…)L. de Broglie, Physique et Microphysique, p. 337.
Encyclopédie Universelle. 2012.